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Apprendre à vivre - Survivre à la dépression et l'anxiété généralisée

Apprendre à vivre - Survivre à la dépression et l'anxiété généralisée
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11 mars 2014

Certaines personnes ne comprendront pas ce que vous avez

 

Et ce n'est pas grave. Après tout, comment, même avec toute l'empathie du monde, pouvoir imaginer une telle horreur, une telle souffrance? Certes, c'est vrai, un minimum de respect et de compassion empêcherait de traiter quelqu'un souffrant de dépression de "paresseux", de "faible", et j'en passe. On peut accepter de ne pas comprendre, que quelque chose nous dépasse et qu'on a pas les capacités de savoir ce que la personne en face de nous ressent. On peut quand même respecter cette personne, dire "Je ne comprends pas ce que tu as même si tu me l'as expliqué parce qu'une telle chose est impensable pour moi, mais je te crois et je te respecte, ta parole me suffit". Mais quel est le pourcentage de personnes capables de réagir d'une manière aussi sage?

Je pense qu'on a peur de ce qu'on ne maîtrise pas. Mon père n'entrave rien à mes troubles, il est très maladroit et ses maladresses me font mal. J'ai finalement choisi de l'accepter. A quoi bon pleurer de frustration parce qu'il n'est pas là pour moi comme je voudrais qu'il le soit? Peut-être qu'il ne veut pas accepter, lui, que sa fille souffre, parce qu'il adore tout contrôler et qu'il est confronté à ses propres limites, des limites terrifiantes. 

Ne vous attardez pas sur les gens qui ne comprennent pas, et surtout sur ceux qui ne veulent pas comprendre. Bénissez ceux qui sont là pour vous quoiqu'il arrive et qui vous tendront la main, qu'ils aient déjà vécu ou non ce que vous endurez. Je suis infiniment reconnaissante d'avoir une mère extraordinaire qui est malheureusement passée par une dépression elle aussi, quand elle avait mon âge. 

Je ne pense pas qu'il soit utile de se lancer dans des explications extrêmement fines, compliquées, et vaines, afin de faire réaliser à vos proches votre souffrance réelle. C'est très dur d'imaginer une telle douleur, c'est impossible, et vous n'avez pas besoin qu'ils la comprennent. Si vous êtes suivi par un médecin ou un psychologue, si vous pouvez parler à des personnes qui ont les mêmes troubles, c'est suffisant. 

Et si on vous juge par totale incompréhension ou sincère méchanceté (mais la méchanceté n'est-elle pas que de l'incompréhension et de la peur devant ce qu'on ne maîtrise pas? relativisez), ça ne veut pas dire que ces gens ont raison. Ils n'ont pas raison. 

Vous n'êtes pas paresseux. Vous n'êtes pas lâche. Vous n'êtes pas sans valeur. 

Et surtout, vous devez aussi accepter que les autres ont le droit de penser ce qu'ils pensent. C'est dommage, mais c'est surtout dommage pour eux.

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11 mars 2014

Qu'est-ce que la dépression et l'anxiété généralisée?

Il s'agit de mes troubles. Vous n'avez pas forcément les mêmes, mais certains symptômes sont similaires à d'autres maladies mentales (oui, ce sont des maladies, et non, ce n'est pas péjoratif de dire ça, STOP AUX TABOUS. C'est comme une grippe, ça se soigne).

Ce sont mes descriptions. Elles sont loin d'être exhaustives, mais en gros, vulgairement, voici ce que sont la dépression et le trouble d'anxiété généralisée:

DEPRESSION - C'est un état qui fait l'individu se sentir minable et sans valeur. Il n'a plus envie de vivre, il ne trouve plus d'espoir ni de plaisir dans rien. C'est comme avoir été embrassé par un Détraqueur: on a plus de vie en soi, on est une coquille vide. Pire que la tristesse, la dépression engendre une totale et terrible apathie, qui à mon sens est pire que la mort.

ANXIETE GENERALISEE - J'en souffre personnellement plus que de mon syndrôme dépressif, elle est plus forte. C'est un trouble qui inclut de très longues et très violentes crises de panique. En fait, on a peur de TOUT. La vie paraît être totalement absurde, au point que j'ai parfois l'impression que tout autour de moi est irréel, comme si j'étais piégée dans un faux monde. On ne peut plus réfléchir ni se concentrer sur quoique ce soit parce que le cerveau est constamment en train de poser des questions sur tout, même les choses banales de la vie quotidienne, et d'inventer des dangers et des problèmes. Ca nous rend agressif, irrité, on n'a pas une seconde de paix avec cette tête qui tourne constamment à cent à l'heure. 

11 mars 2014

Ni fou, ni faible

Ressentir de telles choses engendre évidemment une peur atroce: être fou, que ce soit "devenir fou" ou "l'avoir peut-être en fait été depuis toujours, en attente que ça explose parce qu'on ne peut plus contenir cette folie à l'intérieur". Et effectivement, les gens "normaux" ne font notamment pas, pour prendre un bon exemple, d'intenses crises de panique où ils suffoquent et hurlent parfois des choses absurdes dans la peur d'une catastrophe qui ne viendra pas.

Mais vous savez quoi? Vous n'êtes pas fou. D'ailleurs, fou, c'est assez péjoratif, alors parlons plutôt de "trouble psychiatrique grave". Vous n'avez pas ça. Et moi non plus. Vous êtes juste un être humain qui craque, qui n'en peut plus, qui a des blocages à l'intérieur, qui a perdu le sens de tout et qui est terrorisé. Mais ça se soigne, et ça se soigne très bien, même si c'est long. J'étais persuadée d'être schizophrène et j'en ai toujours un peu peur, parce que tout ça m'a rendue hypocondriaque et paranoïaque et que je me cherche absolument une pathologie grave, persuadée que je suis d'en avoir une. Dès que je vois le moindre petit symptôme similaire (les schizophrènes ont un sentiment d'irréalité, moi aussi parfois), je panique. 

Je déteste les tabous qui planent sur les maladies mentales.

Et en parlant de tabou, en voici un autre bien ancré: si vous êtes avachi dans un canapé tous les jours, que vous ne faites plus rien, que vous ne sortez pas et que le mot "hygiène" n'a plus de sens pour vous, c'est que vous êtes paresseux. Alors qu'en vérité, tout vous terrorise et que vous préférez rester dans un cocon sécurisant. Personne n'a le droit de vous juger. Personne n'est dans votre tête, et s'ils y entraient rien qu'une minute, ils se tairaient ensuite à jamais. 

Mais surtout, plus que paresseux (je reviendrai sur la question du jugement dans un article consacré aux gens qui ne comprennent pas notre maladie au point de la juger), vous vous sentez... faible. Vous avez échoué. Vous n'êtes pas un guerrier, vous n'êtes pas fort, vous avez craqué. SORTEZ CETTE IDEE DE VOTRE TETE (dit la bougresse qui est bien meilleure à donner des conseils qu'à les appliquer réellement à elle-même). Vous n'êtes pas faible ! En fait, ce sont souvent les gens les plus intelligents et qui réfléchissent le plus qui ont ce trouble. Et surtout, des gens qui ont souffert et qui souffrent encore plus aujourd'hui. 

Vous voulez savoir quelque chose? Vous êtes le sel de la terre. Vous êtes des survivants, des personnes capables de compatir aux souffrances des autres, des gens qui voudront aider les autres à s'en sortir une fois qu'ils seront eux-mêmes loin du gouffre. Vous avez une profondeur exceptionnelle, une capacité de compréhension et d'empathie extraordinaires, et vous ne serez jamais de ces orgueilleux ou de ces capricieux qui ne se satisfont de rien et écrasent les autres sur leur passage en clamant "Moi, moi, moi". Vous êtes l'exemple-même du courage. Le monde a besoin de gens comme vous, il a besoin d'individus aimants, gentils, sages, qui savent apprécier les petits bonheurs, qui savent ce qui est important et ce qui l'est moins et qui peuvent aider d'autres personnes dans la douleur.

Vous êtes tout sauf faible. Vous êtes des miraculés. Vous n'avez pas choisi ce qui vous arrive, comme on ne choisit pas d'avoir un cancer. Comment pourriez-vous être faible ou lâche alors que le poids du monde s'est abattu sur vos épaules, a écrasé votre cerveau, et que vous êtes encore en vie? 

Mon docteur, quand je lui ai dit que j'avais peur d'être une lâche, m'a répondu qu'en vérité, être lâche serait de me cacher la vérité, et plus tard, de ne pas respecter mon fonctionnement (l'une des raisons de ma dépression/anxiété est que je n'ai jamais écouté qui j'étais vraiment).

Mais survivre à quelque chose de pire que la mort, vous pensez vraiment que c'est de la faiblesse? Réfléchissez un peu.

 

 

 

 

 

 

11 mars 2014

Avertissements sur le fonctionnement du blog

Je crois qu'au fond, tout tourne autour du coeur et de la vérité. J'en parlerai beaucoup, parce que toutes les leçons que j'ai apprises sont en rapport avec ça. Si vous ne deviez retenir qu'une seule chose de votre lecture, ce serait celle-là: C'est dans la simplicité qu'on trouve la Vérité.

/!\ Ce blog est conçu de la même manière qu'un ouvrage, c'est-à-dire que contrairement à un blog normal, l'ordre des messages va du plus ancien au plus moderne. Vous devrez donc avancer dans les pages pour voir les messages les plus récents. De cette manière, vous pouvez lire ce blog comme un livre qui se complèterait au fur et à mesure.

(Aussi: vous pouvez me contacter à tout moment par mail ou m'envoyer des suggestions d'articles. Je les prendrai en compte. N'oubliez pas que votre expérience peut aider des gens!)

 

 

11 mars 2014

Introduction

Une peur dévorante, intense, incontrôlable, dévastatrice, de tout. Pas besoin d'être dans une situation particulière pour la ressentir. Peur de mourir, de tomber malade, de devenir fou, qu'une catastrophe rationnelle ou non se produise. Peur de l'absurdité du monde, peur de tout ce qui n'a pas de sens.

La respiration qui paraît se bloquer, un étouffement qui, on en est sûr, va se produire. Un mal au ventre terrible, être plié en deux, être malade, devoir aller aux toilettes. La nausée et un mélange de sueurs brûlantes et glacées, comme si on avait la fièvre. La poitrine qui fait mal, le coeur douloureux dont on craint qu'il ne finisse par s'arrêter.

Ne plus pouvoir sortir. Ne plus pouvoir se concentrer, sur quoique ce soit. Des trous de mémoire, des questions sur tout, tout le temps, même sur le sommeil et l'hygiène.

Des envies de se punir, des pulsions et des scarifications.

Etre prisonnier de sa tête, penser à la mort sans arrêt pour ne plus jamais, jamais faire de crise d'angoisse.

Ne pas être seul un instant, parce que la douleur ne prend pas de vacances.

Une tristesse et un chagrin immenses, la déception et la culpabilité d'être soi, d'avoir échoué, d'avoir tout gâché.

La réalisation douloureuse de qui on est et qui n'a rien à voir avec ce personnage parfait qu'on espérait devenir et qu'on s'était créé.

L'irritabilité, la colère, la haine.

La certitude d'être un monstre, de faire du mal, que le monde serait mieux sans nous. De n'avoir rien fait qui puisse nous faire mériter d'exister.

Et parfois, ne plus rien ressentir du tout, comme si l'âme était partie, comme une coquille vide.

La sensation d'être mort à l'intérieur et de ne pas savoir qui est cette personne qui pense, marche, parle dans notre corps, puisque nous, on n'est plus là.

Ne plus avoir de futur, n'avoir pour horizon que la mort pour ne pas se résigner à continuer une vie qui nous écoeure. Etre terrifié par le présent, hanté par son passé.

 

Si ces symptômes ne vous disent rien, s'ils vous paraissent simplement très tristes, ou pire, si vous les trouvez au fond assez romantiques, je suis très contente pour vous. Dieu vous bénisse et vous préserve à jamais de les ressentir.

En revanche, si vous avez pu vous identifier à eux, s'ils vous ont rappelé des souvenirs, et si vous savez que tous les mots du monde ne pourront jamais exprimer parfaitement ce que c'est que de les vivre, je suis désolée de toute mon âme et de tout mon coeur. Vous savez qu'il n'y a rien de plus triste, de plus humiliant, de plus horrible, et que tous ceux qui font de la souffrance un réservoir à artistes et la glorifient parce qu'elle est "belle" sont des idiots. Ce sont plutôt des ignorants, et il faut le leur pardonner: eux, ils ne savent pas. De tout le peu de forces qui me restent, je prie pour vous et j'ai espoir qu'un jour, vous puissiez regarder le ciel étoilé en souriant, vos yeux plein de vie et de courage.

 

Pourquoi avoir créé ce blog?

La souffrance de l'anxiété et de la dépression sévères ne peut être parfaitement transcrite par des mots, et je risque de me mélanger les pinceaux, de m'attarder sur des sujets en particulier et d'être trop peu exhaustive sur d'autres. Je peux aussi oublier certains aspects de ma maladie, alors qu'ils sont importants.

Mais c'est là tout l'enjeu de ma souffrance: elle joue avec ma mémoire, avec ma concentration, elle me fait douter de tout, me poser trop de questions.

Alors, peut-être un peu pour me prouver qu'elle a tort, il faut que j'écrive.

Surtout, si jamais vous vous reconnaissez dans certaines pages et que mon expérience peut vous faire vous sentir compris par quelqu'un; si les leçons que je suis en train d'apprendre peuvent vous aider en vous apportant un quelconque déclic, aussi petit soit-il; je saurai que j'avais tort, et que le monde ne serait pas mieux sans moi.

 

Je préfère ne pas laisser trop de place ici à mon histoire personnelle: elle me regarde. Je considère que la vôtre vous regarde aussi, et je la respecte. 

Ce qui compte ici, ce ne sont pas les raisons de l'apparition de la maladie, ce sont ses manifestations et comment apprendre à voir la vie autrement, à s'en sortir. C'est le sujet de ce livre et son but: se reconnaître en l'autre et peut-être apprendre de lui.

Ainsi, vous remarquerez qu'il n'y a pas de catégories, simplement des articles en méli-mélo longs ou composés d'une seule et unique phrase, sur un symptôme ou un autre, une leçon apprise, un petit bonheur du jour, une citation qui m'a touchée et aidée...

 

Taylor Swift m'a appris que plus on est sincère et précis dans son histoire, moins on généralise, plus on touche les gens. Je parlerai ici avec le coeur, et j'espère du fond de cet organe vital qui bat toujours en moi malgré mes pulsions de mort qu'en lisant, vous vous sentirez moins seul.

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