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Apprendre à vivre - Survivre à la dépression et l'anxiété généralisée
Apprendre à vivre - Survivre à la dépression et l'anxiété généralisée
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11 mars 2014

Introduction

Une peur dévorante, intense, incontrôlable, dévastatrice, de tout. Pas besoin d'être dans une situation particulière pour la ressentir. Peur de mourir, de tomber malade, de devenir fou, qu'une catastrophe rationnelle ou non se produise. Peur de l'absurdité du monde, peur de tout ce qui n'a pas de sens.

La respiration qui paraît se bloquer, un étouffement qui, on en est sûr, va se produire. Un mal au ventre terrible, être plié en deux, être malade, devoir aller aux toilettes. La nausée et un mélange de sueurs brûlantes et glacées, comme si on avait la fièvre. La poitrine qui fait mal, le coeur douloureux dont on craint qu'il ne finisse par s'arrêter.

Ne plus pouvoir sortir. Ne plus pouvoir se concentrer, sur quoique ce soit. Des trous de mémoire, des questions sur tout, tout le temps, même sur le sommeil et l'hygiène.

Des envies de se punir, des pulsions et des scarifications.

Etre prisonnier de sa tête, penser à la mort sans arrêt pour ne plus jamais, jamais faire de crise d'angoisse.

Ne pas être seul un instant, parce que la douleur ne prend pas de vacances.

Une tristesse et un chagrin immenses, la déception et la culpabilité d'être soi, d'avoir échoué, d'avoir tout gâché.

La réalisation douloureuse de qui on est et qui n'a rien à voir avec ce personnage parfait qu'on espérait devenir et qu'on s'était créé.

L'irritabilité, la colère, la haine.

La certitude d'être un monstre, de faire du mal, que le monde serait mieux sans nous. De n'avoir rien fait qui puisse nous faire mériter d'exister.

Et parfois, ne plus rien ressentir du tout, comme si l'âme était partie, comme une coquille vide.

La sensation d'être mort à l'intérieur et de ne pas savoir qui est cette personne qui pense, marche, parle dans notre corps, puisque nous, on n'est plus là.

Ne plus avoir de futur, n'avoir pour horizon que la mort pour ne pas se résigner à continuer une vie qui nous écoeure. Etre terrifié par le présent, hanté par son passé.

 

Si ces symptômes ne vous disent rien, s'ils vous paraissent simplement très tristes, ou pire, si vous les trouvez au fond assez romantiques, je suis très contente pour vous. Dieu vous bénisse et vous préserve à jamais de les ressentir.

En revanche, si vous avez pu vous identifier à eux, s'ils vous ont rappelé des souvenirs, et si vous savez que tous les mots du monde ne pourront jamais exprimer parfaitement ce que c'est que de les vivre, je suis désolée de toute mon âme et de tout mon coeur. Vous savez qu'il n'y a rien de plus triste, de plus humiliant, de plus horrible, et que tous ceux qui font de la souffrance un réservoir à artistes et la glorifient parce qu'elle est "belle" sont des idiots. Ce sont plutôt des ignorants, et il faut le leur pardonner: eux, ils ne savent pas. De tout le peu de forces qui me restent, je prie pour vous et j'ai espoir qu'un jour, vous puissiez regarder le ciel étoilé en souriant, vos yeux plein de vie et de courage.

 

Pourquoi avoir créé ce blog?

La souffrance de l'anxiété et de la dépression sévères ne peut être parfaitement transcrite par des mots, et je risque de me mélanger les pinceaux, de m'attarder sur des sujets en particulier et d'être trop peu exhaustive sur d'autres. Je peux aussi oublier certains aspects de ma maladie, alors qu'ils sont importants.

Mais c'est là tout l'enjeu de ma souffrance: elle joue avec ma mémoire, avec ma concentration, elle me fait douter de tout, me poser trop de questions.

Alors, peut-être un peu pour me prouver qu'elle a tort, il faut que j'écrive.

Surtout, si jamais vous vous reconnaissez dans certaines pages et que mon expérience peut vous faire vous sentir compris par quelqu'un; si les leçons que je suis en train d'apprendre peuvent vous aider en vous apportant un quelconque déclic, aussi petit soit-il; je saurai que j'avais tort, et que le monde ne serait pas mieux sans moi.

 

Je préfère ne pas laisser trop de place ici à mon histoire personnelle: elle me regarde. Je considère que la vôtre vous regarde aussi, et je la respecte. 

Ce qui compte ici, ce ne sont pas les raisons de l'apparition de la maladie, ce sont ses manifestations et comment apprendre à voir la vie autrement, à s'en sortir. C'est le sujet de ce livre et son but: se reconnaître en l'autre et peut-être apprendre de lui.

Ainsi, vous remarquerez qu'il n'y a pas de catégories, simplement des articles en méli-mélo longs ou composés d'une seule et unique phrase, sur un symptôme ou un autre, une leçon apprise, un petit bonheur du jour, une citation qui m'a touchée et aidée...

 

Taylor Swift m'a appris que plus on est sincère et précis dans son histoire, moins on généralise, plus on touche les gens. Je parlerai ici avec le coeur, et j'espère du fond de cet organe vital qui bat toujours en moi malgré mes pulsions de mort qu'en lisant, vous vous sentirez moins seul.

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